EN BREF
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Les nations prospères se sont engagées dans une lutte active contre le changement climatique, un enjeu de plus en plus urgent qui menace l’équilibre écologique et économique mondial. Ces pays, forts de leurs ressources et de leur innovation, explorent différentes stratégies pour atténuer les effets des dérèglements climatiques tout en s’adaptant aux nouvelles réalités environnementales. En alliant politiques climatiques ambitieuses et technologie verte, ils jouent un rôle crucial dans la définition d’un avenir durable. Ainsi, l’exploration des mesures adoptées par ces nations met en lumière leurs efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et instaurer des systèmes économiques plus résilients face aux défis posés par le réchauffement climatique.

Impact du changement climatique sur l’économie mondiale
Le changement climatique constitue une menace grandissante pour les économies à travers le monde, modifiant non seulement les conditions climatiques, mais affectant également la croissance économique et la prospérité des nations. Les régions les plus vulnérables, en particulier les pays en développement, souffrent déjà des conséquences de ce phénomène, notamment par la hausse des températures, qui entraîne des défis tels que la baisse des rendements agricoles et la dégradation des infrastructures. Par exemple, une étude récente a montré qu’une élévation de la température de seulement 2°C pourrait accroître la probabilité des conflits sociaux et politiques, décourageant ainsi les investissements étrangers et nuisant à la croissance à long terme.
Les données provenant de diverses recherches indiquent que les économies dépendant majoritairement de l’agriculture, comme celles du Sud de l’Asie et de l’Afrique subsaharienne, sont particulièrement exposées. À titre d’exemple, des pays comme l’Inde et le Nigeria voient déjà une diminution significative de leur production alimentaire à cause des conditions climatiques extrêmes, mettant en péril la sécurité alimentaire et augmentant la pauvreté. Ces impacts économiques ne se manifestent pas seulement immédiatement, mais ont des répercussions à long terme qui pourraient entraîner une augmentation des inégalités, entre les nations développées, relativement épargnées, et celles en développement, particulièrement touchées par les effets dévastateurs du réchauffement climatique.

Les impacts économiques du changement climatique
Le changement climatique a des conséquences économiques profondes qui se manifestent de manière variée à travers le monde. Par exemple, une étude récente a révélé que chaque augmentation de la température de 1 degré Celsius pourrait entraîner une réduction du PIB par habitant allant de 1 à 2,5 % dans certaines régions vulnérables. Les secteurs dépendants de la météo, comme l’agriculture, sont particulièrement touchés, car des hausses de température peuvent causer des pertes de récoltes significatives, réduisant ainsi les revenus des agriculteurs et augmentant l’insécurité alimentaire. Dans les pays en développement, où l’agriculture constitue souvent une part majoritaire de l’économie, un tel changement devient une menace existentielle, obligant les gouvernements à réaffecter des ressources vers des stratégies d’adaptation.
En outre, la fréquence accrue des catastrophes naturelles, telles que les ouragans et les inondations, impose un lourd fardeau financier. Par exemple, les pertes économiques dues aux ouragans devraient atteindre 60 milliards de dollars par an d’ici 2030, selon des projections. Cela entraîne non seulement des dépenses immédiates pour la reconstruction mais également des impacts à long terme sur les investissements étrangers dans les régions touchées. La question se pose alors : les pays les plus riches, qui sont historiquement les principaux contributeurs aux émissions de gaz à effet de serre, devraient-ils être tenus responsables des répercussions qui frappent les pays pauvres ? Cette réflexion apporte un nouvel éclairage sur la nécessité d’une coopération internationale plus forte et d’un soutien financier accru pour les nations vulnérables afin de leur permettre de faire face aux défis climatiques. En somme, bien que les effets du changement climatique puissent sembler abstraits, leurs répercussions se traduisent par des chiffres concrets et des enjeux économiques cruciaux, appelant chacun à agir.

Les impacts du changement climatique sur l’économie mondiale
Les défis économiques posés par la hausse des températures
Le changement climatique influence inévitablement les dynamiques économiques à l’échelle mondiale. Il est crucial de comprendre comment les événements climatiques extrêmes, tels que les incendies, les inondations et les tempêtes, impactent la croissance économique et la stabilité financière des nations. Une étude récente a montré que même un léger réchauffement peut entraîner une baisse significative du PIB dans les pays les plus vulnérables.
La nécessité de s’adapter aux nouveaux scénarios climatiques pose également des questions sur la faisabilité des investissements à long terme. Les régions à climat plus chaud risquent de voir leur attractivité pour les investissements étrangers diminuer, tandis que les pays tempérés pourraient devenir des refuges pour les entreprises cherchant à fuir les effets les plus sévères du climat.
- Évaluation des risques climatiques dans les portefeuilles d’investissement
- Développement de stratégies d’adaptation pour les secteurs vulnérables
- Mise en œuvre de politiques publiques favorisant la transition vers des économies durables
- Collaboration internationale pour le partage des ressources financières et technologiques
En intégrant ces éléments, les gouvernements et les entreprises peuvent élaborer des réponses efficaces aux défis posés par le changement climatique, garantissant ainsi la durabilité économique à long terme.

Les incendies de Los Angeles viennent le rappeler : le changement climatique est en marche et, avec lui, ce sont aussi les conditions économiques qui sont affectées.
Dans Survivre à la chaleur. Adaptons-nous (éditions Odile Jacob, 2025), François Lévêque et Matthieu Glachant montrent que l’adaptation aux nouvelles conditions climatiques ne doit pas être opposée à l’atténuation.
Dans l’extrait que nous publions, les auteurs font une revue de la littérature pour répondre à la question suivante : Quel impact pourrait avoir la hausse des températures sur la croissance ?
Comment expliquer les écarts de prospérité dans le monde ? Faut-il les attribuer à la géographie, à travers les différences des pays en termes de ressources naturelles, de vecteurs de maladies, de conditions climatiques ? Ou aux institutions, à travers le respect des droits de propriété, l’autorité du droit, la délivrance d’incitations et d’opportunités à investir ? Faut-il aujourd’hui donner raison à Montesquieu (1748) qui voyait dans l’ascendant du climat sur le caractère des hommes « le premier de tous les empires » ou à Voltaire (1756) pour qui le gouvernement « exerce cent fois plus d’influence » sur les sociétés que le climat.
Pour expliquer le PIB par habitant, prenons par exemple, d’un côté, la distance à l’Équateur pour incarner la géographie et, d’un autre, l’indicateur composite de la gouvernance élaboré par la Banque mondiale, qui reflète la qualité des institutions nationales. La gouvernance semble alors l’emporter haut la main, d’après Dani Rodrik de Harvard et ses collègues.
Mais le problème ne se résume pas à cette alternative binaire, car la géographie influence la qualité des institutions. En l’occurrence, il est établi que les chocs climatiques augmentent le nombre et l’intensité des conflits ou l’instabilité politique. Une récente étude nous apprend par exemple que l’élévation d’un degré Celsius augmenterait de près de 5 % la probabilité d’un coup d’État. Comme cette instabilité décourage les investissements et donc la croissance de long terme, la température présente à la fois un effet direct et un effet indirect médiés par les institutions.
Plusieurs horizons temporels
La grande différence entre ces effets directs et les effets indirects est leur horizon temporel. L’effet direct se manifeste immédiatement puisqu’il passe concrètement par une diminution de la productivité du travail, la diminution des rendements agricoles ou d’autres activités dépendantes de la météorologie ou l’altération voire la destruction d’infrastructures nécessaires à la production. L’effet indirect est plus graduel car il procède en deux étapes : la réponse des institutions à un choc climatique, puis la manifestation économique des évolutions institutionnelles.
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La recherche en économie sur les effets de court terme est maintenant fournie, et l’étude de référence a été publiée dans Nature en 2015. Son principe repose sur une comparaison de l’évolution de la production et de la température annuelle d’une année sur l’autre dans un même pays, en utilisant des données économiques et climatiques de 1960 à 2010 sur 166 pays. Toutes choses égales par ailleurs, en particulier la qualité des institutions du pays, les auteurs identifient alors une relation « en cloche » avec un PIB par habitant qui augmente avec la température jusqu’à atteindre 13 °C pour redescendre ensuite. Ils montrent également que le PIB par habitant diminue de plus en plus rapidement au-delà de cette température optimale. En d’autres termes, un degré en plus en Inde où la température annuelle moyenne est de 27 °C fait plus de dégâts qu’en France où la température moyenne est d’environ 14 °C.
Cette différence s’explique notamment par le secteur agricole qui représente dans les pays chauds – par ailleurs, plus pauvres – une plus grande part de l’activité économique. Et une augmentation de la température au-delà d’une vingtaine de degrés dégrade très vite la productivité du secteur.
De la difficulté d’extrapoler
Extrapoler ces effets de court terme au long terme est très délicat car il devient nécessaire d’estimer deux dimensions : le niveau des effets indirects et le temps qu’ils prennent à se manifester. Autre complexité, leur signe est incertain. Ils peuvent renforcer l’effet total quand les chocs climatiques dégradent durablement des infrastructures de production ou le rythme des apprentissages en particulier scolaire, quand ils dégradent durablement les sols ou épuisent des nappes phréatiques ou encore quand ils déstabilisent les institutions. Ils peuvent au contraire les atténuer, en accélérant l’adaptation ou en suscitant des chocs de relance de type keynésien liés à la réparation de dommages climatiques. Par exemple, les années qui suivent la destruction par un ouragan voient généralement un rebond de croissance induit par la reconstruction d’infrastructures ou de bâtiments.
Plusieurs méthodes économétriques permettent de traiter le problème. La plus évidente consiste à ne pas estimer seulement l’effet d’un choc climatique sur l’activité économique l’année durant laquelle il est observé mais également sur les années suivantes. Autre approche, ne pas exploiter les variations météorologiques interannuelles mais des variations de plus long terme sur une décennie par exemple : l’hypothèse est ici est qu’un intervalle de dix ans laisse suffisamment de temps pour que les effets indirects se manifestent. Ou mesurer l’effet des chocs sur la croissance économique et non sur le niveau de richesse. Les résultats obtenus pour l’instant suggèrent que les effets retardés positifs viennent compenser leurs effets négatifs. L’effet total des chocs climatiques ne serait pas alors différent de leur effet direct de court terme.
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En définitive, le réchauffement devrait beaucoup plus freiner le développement économique des pays les moins avancés, car plus chauds. Certaines estimations parmi les plus sérieuses avancent une chute du PIB de plus de 75 % en 2100 pour les pays les plus pauvres pour une élévation de température de l’ordre de 4 °C, selon le scénario pessimiste du GIEC.
Un choc d’inégalités
Montesquieu et Voltaire nourrissaient leurs réflexions de la lecture de cartes et de livres d’histoire ainsi que de leurs voyages. Ils ne pouvaient pas s’appuyer sur la myriade de données mondiales démographiques et climatiques dont nous disposons aujourd’hui. Comme nous l’avons vu au chapitre 1, nous savons désormais comment la population se répartit sur le globe et sommes capables de projeter sa croissance. Un pour cent de la population mondiale vit là où la température moyenne annuelle dépasse 29 °C, un seuil considéré comme rendant la vie humaine difficilement supportable. Dans l’hypothèse d’un réchauffement de 2,7 °C, la proportion passerait à 23 % en 2100. Dont : 600 millions d’Indiens, 300 millions de Nigérians et 100 millions d’Indonésiens. Au-delà de ces premières places des pays selon le nombre d’habitants exposés, on ne trouve parmi les quarante-sept suivants aucun pays de l’OCDE et seulement trois pays à revenus élevés, tous producteurs de pétrole.
Dans un classement de la population exposée aux risques d’inondation, deux pays de l’OCDE seulement, les États-Unis et le Japon, figurent dans les dix premiers en nombre de résidents menacés. L’Inde encore une fois vient en tête. Ces quelques données parmi d’autres illustrent un fait bien connu des experts : les pays riches industrialisés de longue date sont relativement épargnés des conséquences du réchauffement, tandis que les pays qui peinent à se développer cumulent une croissance démographique forte, une exposition excessive au dérèglement climatique et une capacité financière limitée pour en réduire les impacts.
La réduction des inégalités empêchée
L’inégalité économique entre pays a reculé au cours du demi-siècle passé mais cet heureux reflux aurait été encore plus marqué sans le réchauffement. Telle est la thèse avancée par un économiste et un spécialiste de l’environnement, tous deux de l’Université de Stanford. Le titre de leur article paru dans la revue officielle de l’académie des sciences américaine n’en fait pas mystère : Global warming has increased global economic inequality. Ils y établissent que l’écart de richesses entre les habitants des pays les plus riches et ceux des pays les plus pauvres aurait été réduit de près de moitié sans l’élévation de température observée entre 1960 et 2010.
L’inégalité ne se résume pas bien sûr au PIB. Le réchauffement affecte inéquitablement aussi la mortalité, accroissant là encore l’écart entre les pays riches et les autres.
Les trente dernières années en fournissent un premier indice. La mortalité associée à la chaleur attribuable à l’élévation de température depuis 1990 a été estimée à 0,58 % de la mortalité totale en moyenne pour une quarantaine de pays. Mais ce ratio est trois fois plus élevé pour le Vietnam, deux fois pour l’Iran et la Thaïlande. À l’opposé, il est deux fois plus faible pour les États-Unis et le Royaume-Uni.
Un élastique qui se tend
L’écart devrait se creuser dans le futur car l’élastique se tend par ses deux extrémités : la mortalité associée à la température baisse dans les pays riches et froids, tandis qu’elle s’élève dans les pays pauvres et chauds. Nous avons mentionné dans le chapitre 1 un travail de modélisation qui chiffrait une mortalité additionnelle associée à une élévation de la température de 2,7 °C de 11 décès pour 100 000 habitants à l’horizon 2100. Derrière ce taux de mortalité tous pays confondus, se trouve le Pakistan à un extrême avec un taux de 81,4 et l’Europe à l’autre extrême avec un taux négatif. Oui, un taux négatif. Ce modèle tient compte de la mortalité liée à la fois aux températures chaudes et aux températures froides. Il prévoit qu’en Europe les décès évités par des hivers moins rigoureux l’emportent sur les décès supplémentaires des étés plus caniculaires. Comme nous l’avons vu dans le chapitre 1, la relation entre température et mortalité n’est pas en effet à sens unique. Le réchauffement diminue aussi les journées et les pics de grand froid.
Cette inégalité de mortalité croissante est confirmée par le travail réalisé par une autre équipe de chercheurs. La modélisation porte cette fois sur la surmortalité liée à l’évolution des températures dans les vingt dernières années de notre siècle. Elles conduiraient à une augmentation de la mortalité totale mondiale de 1,8 % dans l’hypothèse du scénario d’une élévation de 2,7 °C (scénario RCP 4,5 du GIEC). Mais derrière cette moyenne, on trouve une augmentation de 9,7 % pour le Niger, 6,2 % pour le Pakistan et une baisse de 3,3 % pour l’Irlande, et même 5,4 % pour l’Islande. La France connaît presque un équilibre avec une modeste augmentation de 0,4 %.
Mentionnons enfin, dans le même ordre d’idées, l’inégalité croissante entre pays riches et pauvres de la morbidité liée aux maladies infectieuses. Il est désormais bien établi que le réchauffement accroît la facilité de transmission de parasites, comme celui à l’origine du paludisme, et de virus, comme ceux du chikungunya, de la dengue et du Zika.
(c) Éditions Odile Jacob
Certains intertitres ont été ajoutés par la rédaction de The Conversation

Les incendies de Los Angeles illustrent l’urgence du changement climatique, qui impacte profondément aussi bien l’environnement que l’économie. Dans leur analyse, François Lévêque et Matthieu Glachant soulignent que l’adaptation et l’atténuation face à ces nouvelles réalités climatiques ne doivent pas s’opposer mais se compléter. La distinction entre les effets directs et indirects du réchauffement est cruciale : si les premiers se manifestent immédiatement dans des secteurs sensibles comme l’agriculture, les seconds, quant à eux, influencent la stabilité politique et la qualité des institutions sur le long terme.
Les inégalités générées par les chocs climatiques doivent également être soulignées, car les pays les plus pauvres sont souvent les plus affectés, renforçant ainsi un cycle d’inégalité économique et sociale. La gouvernance, mentionnée par de nombreux chercheurs, émerge comme déterminante dans la prospérité des nations face à ces défis.
Alors que nous avançons vers un avenir incertain, il est essentiel de réfléchir à des stratégies globales de réduction des inégalités, et de promouvoir un effort concerté pour une transition verte efficace et inclusive dans l’ensemble des nations.