Mark Carney, l’éco-expert à la tête d’un géant pétrolier : une analyse de ses défis et ambitions

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EN BREF

  • Mark Carney, nouvellement élu, se positionne comme premier ministre du Canada.
  • finance climatique avec une expérience aux Nations Unies.
  • Visions politiques divisées entre continuité et distanciation par rapport à l’ancien gouvernement.
  • Engagement à investir dans des infrastructures comme les bornes de recharge et les transports en commun.
  • Suppression de la taxe carbone jugée trop divisive, favorisant les grandes entreprises polluantes.
  • Absence de soutien officiel pour le plafonnement des émissions du secteur pétrolier et gazier.
  • Objectif de rendre le secteur plus propre et compétitif.
  • Confrontation avec l’héritage géographique des énergies fossiles au Canada.

La nomination de Mark Carney à la tête du gouvernement canadien marque une étape inédite dans l’histoire du pays, puisqu’il s’agit du premier dirigeant doté d’une expertise significative en matière de climat et de finance durable. En tant qu’ancien émissaire spécial des Nations unies pour le financement de l’action climatique, Carney s’est distingué par sa voltige entre le monde financier et les enjeux environnementaux. Cependant, sa position à la tête d’un géant pétrolier soulève des questions cruciales sur ses ambitions et les défis qui l’attendent. Une analyse des décisions qu’il devra prendre mettra en lumière l’intersection complexe entre économie, écologie, et éthique.

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La vision climatique de Mark Carney

Mark Carney, en tant que nouveau premier ministre du Canada, représente un tournant dans la manière dont le pays aborde les enjeux climatiques. Fort de son expérience en tant qu’expert en finance climatique, il s’appuie sur une feuille de route reconnue pour intégrer les aspects économiques et environnementaux dans les décisions politiques. Carney a souligné l’importance d’investir dans des solutions écologiques, soutenant des initiatives comme l’installation de bornes de recharge pour véhicules électriques, et le développement d’infrastructures pour les énergies renouvelables. Par exemple, il s’engage à créer 10 nouveaux parcs nationaux et à protéger 30 % des terres d’ici 2030, tout en promettant de travailler à l’adoption de technologies de captage du carbone dans l’industrie pétrolière et gazière. Ces actions visent non seulement à réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais également à garantir la compétitivité du Canada sur la scène internationale, tout en tenant compte des défis économiques locaux qui émergent des investissements dans les énergies fossiles.

La tarification carbone, bien qu’initialement mise en place par le gouvernement précédent, fait débat dans son programme. Carney a décidé d’annuler la taxe carbone pour les individus, en arguant qu’elle créait des divisions parmi les Canadiens. Toutefois, il prévoit de faire payer les grands pollueurs afin de financer des solutions durables, rendant ainsi l’environnement plus accessible à la population. À travers ces engagements, Carney démontre une volonté d’équilibrer développement économique et durabilité environnementale, positionnant le Canada non seulement comme un acteur clé dans la lutte contre le changement climatique, mais aussi comme une superpuissance énergétique.

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Mark Carney : Un pionnier pour le climat au Canada

Il est inédit pour le Canada d’avoir un premier ministre en la personne de Mark Carney, reconnu comme un expert mondial du climat, bien que son expertise soit d’origine économique. Ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre, Carney a agi comme émissaire spécial des Nations unies pour le financement de l’action climatique, voyageant à travers le monde pour promouvoir l’importance d’investissements dans la lutte contre les changements climatiques. En 2020, il était en charge de conseiller le premier ministre britannique Boris Johnson lors de la COP26, ce qui témoigne de sa notoriété sur la scène internationale. Carney a martelé à de nombreux décideurs que non seulement les investissements dans les solutions climatiques sont rentables, mais qu’ils sont essentiels pour intégrer les risques climatiques dans la prise de décisions politiques. Une étude a montré que des initiatives en matière de durabilité peuvent générer jusqu’à 10 % de réduction des émissions, participant ainsi aux objectifs canadiens de réduction d’émissions d’ici 2030.

Cependant, cette vision ambitieuse porte en elle des défis. Certains analystes relèvent que, durant sa campagne, Carney a mis l’accent sur le développement des énergies fossiles, répondant à la nécessité de faire du Canada une puissance énergétique, créant ainsi des interrogations sur ses priorités environnementales. Malgré ses engagements sur des mesures pro-environnementales, critiques et soutiens s’affrontent autour de l’absence d’une véritable stratégie de tarification carbone dans son programme. La dilution de la taxe carbone, bien que populaire chez certains électeurs par la promesse d’une compensation, pourrait réduire la sensibilisation des Canadiens sur l’impact de leur consommation de carburant. Parallèlement, son intention de réglementer les émissions de méthane dans le secteur pétrolier indique un désir de transition, mais soulève des questions sur l’équilibre entre croissance économique et écologie, un défi omniprésent pour le pays.

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Mark Carney : Un leader en finance durable au Canada

Un parcours exceptionnel au service du climat

Mark Carney incarne une révolution écologique sans précédent au Canada. En tant qu’économiste de renom, il ne se contente pas de décrire les enjeux environnementaux, mais œuvre à établir des solutions financières qui permettront de les contrer efficacement. Son expérience à la tête des banques centrales et en tant qu’émissaire spécial des Nations Unies pour le climat illustre son expertise unique dans le domaine.

Lors des conférences internationales sur le climat, Carney a fait entendre sa voix sur l’importance de l’intégration des risques climatiques dans les décisions économiques. Son approche invite les gouvernements et les entreprises à investir dans des technologies durables et à repenser leurs modèles économiques.

  • Investissement dans les infrastructures vertes: Carney plaide pour un investissement accru dans des projets d’énergie renouvelable, en soulignant leur rentabilité à long terme.
  • Réglementations sur les émissions: Il promeut la mise en place de normes plus strictes sur les émissions de gaz à effet de serre, afin de garantir la santé du climat pour les générations futures.
  • Financement des innovations écologiques: Des mécanismes de financement sont nécessaires pour soutenir les entreprises qui développent des solutions innovantes pour la réduction des émissions.
  • Formation et sensibilisation: Il est essentiel de former les futurs leaders sur les défis climatiques afin d’encourager des politiques durables.

Chaque initiative mise en avant par Carney vise à réduire l’empreinte carbone du Canada tout en favorisant une croissance économique durable. Des exemples de succès peuvent inclure des projets de captage de carbone et l’élargissement des capacités d’énergie renouvelable, soulignant ainsi l’importance et la faisabilité de transformer l’économie canadienne vers un avenir plus vert.

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Mark Carney, l’expert du climat à la tête d’une puissance pétrolière

C’est une première pour le Canada : avoir à la tête du pays un expert mondial du climat. Pas sur le plan scientifique, bien entendu. Mark Carney est un économiste. Mais sur le plan des solutions financières pour protéger le climat, le nouveau premier ministre canadien a une feuille de route reconnue.

Au cours des cinq dernières années, avant de devenir premier ministre, Mark Carney a été l’émissaire spécial du secrétaire général des Nations unies pour le financement de l’action climatique. Dès 2020, il a aussi été le conseiller sur la finance climatique du premier ministre britannique d’alors, Boris Johnson, en vue de la tenue de la conférence des Nations unies sur le climat à Glasgow (COP26).

Il a parcouru la planète pour expliquer aux décideurs du monde entier pourquoi les investissements dans la lutte contre les changements climatiques sont payants pour les pays, et pourquoi il est essentiel d’intégrer les risques et les coûts climatiques dans les décisions politiques et économiques.

Justin Trudeau, Steven Guilbeault, alors ministre de l’Environnement, et Mark Carney, alors émissaire spécial des Nations unies pour le financement de l’action climatique, à la COP26 de Glasgow en novembre 2021.

Photo : Associated Press / Alberto Pezzali

Je l’ai croisé à plusieurs reprises dans les COP, où on le voyait se presser d’une rencontre à l’autre.

Une réputation internationale qui, après l’élection fédérale canadienne, a fait dire à Bill McKibben, un des environnementalistes les plus influents aux États-Unis, qu’en la personne de M. Carney, nous avons maintenant le dirigeant mondial qui en sait plus que tous ses pairs sur le changement climatique. C’est ce qu’il a écrit dans son infolettre The Crucial Years, dans laquelle il brossait un portrait élogieux de son parcours.

Il en sait environ 20 fois plus sur l’économie du climat et de l’énergie que n’importe quel autre dirigeant, ajoutait-il.

C’est en effet la première fois qu’un premier ministre canadien maîtrise davantage le savoir sur les solutions à mettre en place pour lutter contre les changements climatiques que ceux qui l’entourent.

C’est aussi une situation unique au sein des pays du G7.

Hors de ce groupe restreint, il y a la présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, une experte scientifique spécialisée dans les solutions de réduction des émissions de GES, qui a participé au 5e rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

Pourtant, Mark Carney a bien peu parlé d’environnement pendant la campagne.

Face à l’ouragan tarifaire de Donald Trump, il a plutôt mis l’accent sur la nécessité de faire du Canada une superpuissance énergétique. Construire un réseau national d’énergie propre, mais aussi réduire les obstacles afin de bâtir une infrastructure d’ouest en est pour transporter le pétrole albertain jusqu’en Atlantique, et ainsi garantir la souveraineté économique du Canada.

À la question Faut-il produire plus de pétrole? posée lors du débat des chefs en français, il a répondu : Oui, plus de pétrole, pour réduire nos importations.

Certains l’ont accusé de proposer une vision similaire à celle du chef conservateur Pierre Poilievre, fondée sur le développement des énergies fossiles.

Il aura fallu attendre quatre semaines après le début de la campagne – huit jours avant l’élection – pour que le Parti libéral publie son cadre financier et dévoile un peu plus en détail sa vision pour la protection du climat et de l’environnement.

Mark Carney, alors émissaire spécial des Nations unies pour le financement de l’action climatique, à la COP28 de Dubaï, en décembre 2023.

Photo : Getty Images / Stuart Wilson

Prendre ses distances de l’ère Trudeau

On pourrait diviser le programme environnemental de Mark Carney en deux catégories : les politiques climatiques qui sont en continuité avec celles de l’ancien gouvernement libéral, et celles qui semblent vouloir s’en distancier.

D’un côté, la plateforme libérale comporte des solutions reconnues par la science pour contribuer à réduire les émissions. Par exemple, M. Carney s’engage à :

  • investir dans l’infrastructure des bornes de recharge;
  • remettre en place un crédit pour l’achat de véhicules électriques;
  • appuyer le stockage des énergies propres au moyen de batteries;
  • soutenir financièrement le développement du transport en commun en zone rurale;
  • freiner l’utilisation des énergies fossiles dans les bâtiments gouvernementaux;
  • créer 10 nouveaux parcs nationaux et 15 nouveaux parcs urbains;
  • agir pour protéger 30 % des terres et des eaux d’ici 2030;
  • élaborer une stratégie nationale sur la sécurité de l’eau face à l’appétit des États-Unis pour cette ressource.

Tout ça, et bien d’autres choses.

De l’autre côté, des mesures de la plateforme de Mark Carney visent à prendre un peu de distance avec des politiques phares du gouvernement précédent. Deux piliers de la politique climatique de l’administration Trudeau sont visés :

  • la tarification carbone;
  • l’imposition d’un plafond sur les GES du secteur du pétrole et du gaz (un règlement qui n’a pas pu être finalisé avant le déclenchement de la campagne).

Le décret signé par Mark Carney le 14 mars dernier, qui officialisait l’annulation de la taxe carbone pour les consommateurs au Canada.

Photo : La Presse canadienne / Justin Tang

La tarification carbone

Le tout premier geste qu’a posé Mark Carney après son assermentation au poste de premier ministre, en mars dernier, a été de larguer la taxe carbone pour les individus. Même si une vaste majorité de Canadiens recevaient une redevance pour compenser cette taxe, M. Carney a jugé qu’elle nourrissait une trop grande division.

Cette mesure aurait contribué à environ 10 % de la baisse des émissions requise pour atteindre les cibles canadiennes d’ici 2030, selon l’analyse du directeur parlementaire du budget.

Compte-t-il remplacer cette taxe par une autre mesure?

Dans sa plateforme, il promet que les citoyens n’auront pas à assumer le coût de l’atteinte de nos objectifs climatiques. Il compte plutôt faire payer aux grands pollueurs leur juste part, en améliorant le volet industriel de la taxe. L’argent recueilli servira à aider les Canadiens à faire des choix écologiques.

Cette taxe, à coût presque nul pour les consommateurs, avait surtout pour but de les sensibiliser au fait que la pollution a néanmoins un coût bien concret. Aujourd’hui, la plupart d’entre eux paient leur essence moins cher, mais le signal financier qui leur indiquait le prix de cette pollution a disparu.

C’est un recul pour Mark Carney. Dans Value(s), le livre qu’il a publié en 2021 pour expliquer sa vision de l’économie moderne, il défendait la taxe carbone comme un outil pour corriger les lacunes du marché en ce domaine et intégrer les coûts de la pollution dans le prix des produits.

Une sympathisante fait signer son exemplaire de Value(s) par le chef libéral Mark Carney lors d’un rassemblement à Saskatoon, en Saskatchewan, le 9 avril dernier.

Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick

Le plafond sur les émissions du secteur pétrogazier

Le plafonnement des émissions de l’industrie du pétrole et du gaz devait être la mesure climatique phare des libéraux de Justin Trudeau.

L’ancien ministre de l’Environnement Steven Guilbeault travaillait sur ce règlement depuis 2023, mais il n’a pas pu le finaliser à temps. Le processus a été plus long que ce qu’il avait prévu, notamment parce qu’il voulait s’assurer qu’il passerait le test des tribunaux en cas de poursuite.

Ce règlement aurait constitué un rare moyen direct de réduire les émissions du secteur le plus polluant au pays. Il aurait imposé un plafond d’émissions de GES pour le secteur pétrolier et gazier, visant une réduction de 35 % par rapport aux niveaux de 2019 d’ici 2030. Le plafond aurait été introduit progressivement entre 2026 et 2030, pour permettre aux installations de s’adapter.

Or, il n’apparaît pas dans la plateforme de Mark Carney. Il ne s’est jamais prononcé contre, mais il ne l’a pas non plus soutenu officiellement.

À la décharge de M. Carney, il est possible que cette absence s’explique par le fait qu’il ait voulu éviter de donner aux conservateurs une cible parfaite pour la critique. Mais maintenant qu’il est élu, il ne serait pas étonnant qu’il finalise le projet de règlement.

Il n’a jamais dit qu’il ne le ferait pas.

Dans sa plateforme, M. Carney promet de travailler avec l’industrie pour faire en sorte que le pétrole et le gaz deviennent plus propres et plus compétitifs, et que les émissions diminuent pour atteindre nos objectifs climatiques.

Le chef libéral Mark Carney serre des partisans dans ses bras lors d’un arrêt de campagne à Edmonton, en Alberta, en avril dernier.

Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick

Pour ce faire, il compte réglementer les émissions de méthane du secteur pétrogazier, et soutenir les projets de captage et de stockage du carbone. Selon le dernier inventaire national des émissions de GES, cette technologie a permis de séquestrer 3 millions de tonnes (Mt) en 2023. S’il veut atteindre ses cibles de réduction, le Canada doit réduire ses émissions de 254 Mt d’ici 2030.

Dans Value(s), Mark Carney écrit que les changements climatiques illustrent une tragédie des horizons : les décisions économiques à court terme compromettent le bien-être futur.

Cette valeur qu’il défend est soumise à l’épreuve de la réalité. La nouvelle fonction qu’il occupe l’oblige à confronter l’éternel dilemme du Canada : que faire pour réduire les émissions de GES d’un pays dans lequel l’héritage géographique des énergies fossiles fait vivre de nombreuses familles?

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Mark Carney : l’éco-expert à la tête d’un géant pétrolier

Pour la première fois dans l’histoire canadienne, le pays est dirigé par un leader dont l’expertise en matière de climat et de finance devrait théoriquement l’orienter vers des solutions durables face aux défis environnementaux. Mark Carney, précédemment émissaire spécial des Nations unies pour le financement de l’action climatique, a reconnu l’importance cruciale des investissements écologiques et a prôné l’intégration des risques liés au changement climatique dans les décisions économiques.

Cependant, à peine élu, il a pris des distances avec certaines politiques de l’administration précédente, notamment en ce qui concerne la tarification carbone et le plafonnement des émissions du secteur pétrolier et gazier. Ainsi, il se heurte à un dilemme : concilier son engagement pour un futur durable avec les besoins immédiats d’une industrie toujours influente au Canada.

Les prochains mois seront cruciaux pour Carney. Sa capacité à faire avancer ses ambitions environnementales tout en soutenant une économie énergétique vitale sera mise à l’épreuve. Réussira-t-il à réaliser des transformations significatives sans aliéner des secteurs clés de l’économie canadienne ? C’est un défi passionnant et complexe qui mérite qu’on y porte une attention particulière.

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