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EN BREF
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Le changement climatique représente désormais un enjeu majeur pour le secteur agricole, en particulier en Corée du Sud, où des agriculteurs se retrouvent en première ligne des conséquences environnementales. Dans un contexte de hausse des températures et de conditions climatiques extrêmes, ces producteurs ont décidé de sortir de leur silence en engageant des poursuites judiciaires contre la KEPCO, la compagnie nationale d’électricité. Ils l’accusent d’avoir exacerbé le réchauffement climatique par son addiction au charbon, entraînant une dégradation significative de la qualité de leurs récoltes. Ce procès pose ainsi un problème crucial : jusqu’où les entreprises doivent-elles être tenues responsables des impacts du changement climatique sur l’agriculture?
Responsabilité des entreprises face au changement climatique
La question de la responsabilité des entreprises dans le cadre du changement climatique devient de plus en plus cruciale. En Corée du Sud, des agriculteurs ont décidé de porter plainte contre la compagnie nationale d’électricité, KEPCO, l’accusant d’avoir fortement contribué au dérèglement climatique en s’appuyant majoritairement sur le charbon pour sa production énergétique. Cette situation met en lumière le rôle des grandes entreprises dans l’aggravation des conditions climatiques extrêmes, qui impactent directement les secteurs agricoles, souvent les plus vulnérables. Par exemple, les fluctuations météorologiques extrêmes, causées par ce dérèglement, ont entraîné une baisse significative des récoltes des plaignants, témoignant de l’angoisse face à un avenir incertain. En effet, des agriculteurs comme Hwang Seong-yeol ont observé une diminution de leur rendement pouvant atteindre 25%, en raison des précipitations excessives ayant rendu leurs champs impropres à la culture. Ce cas souligne l’urgence de redéfinir les critères de responsabilité des entreprises dans leurs contributions aux émissions de gaz à effet de serre, ainsi que l’importance d’une transition vers des énergies renouvelables.
En parallèle, les plaignants exigent des compensations financières, mais portent également un appell à l’action pour une transition énergétique plus rapide, loin des énergies fossiles nuisibles. Cela mérite réflexion sur l’équilibre entre industries et agriculture dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, révélant ainsi les défis que doivent relever les entreprises face à l’urgence climatique actuelle.
Responsabilité climatique et agriculture en Corée du Sud
La situation actuelle en Corée du Sud met en lumière la tension entre les pratiques industrielles et les conséquences environnementales. Des fermiers locaux ont engagé des poursuites contre la KEPCO, la société d’électricité nationalement dominée par l’usage du charbon, qui représente 71 % de son mix énergétique. Ces agriculteurs attribuent la dégradation de leurs récoltes à la dégradation climatique exacerbée par les émissions de gaz à effet de serre contribuant à des phénomènes météorologiques extrêmes. Par exemple, le fermier Hwang Seong-yeol, victime de conditions climatiques irrégulières, a subi une perte de rendement de 20 à 25 % en raison d’un printemps glacial suivi de mois d’averses torrentielles. En 2024, un rapport du gouvernement a identifié des « catastrophes agricoles » comme les inondations et les vagues de chaleur, qui ont détruit des milliers d’hectares de cultures. Cette plainte soulève la responsabilité des grandes entreprises dans le changement climatique et pose la question de savoir comment ces entités devraient assumer leurs impacts, financiers et environnementaux. Dans une perspective différente, cette action juridique pourrait catalyser une prise de conscience collective sur le lien entre développement industriel et durabilité environnementale, incitant ainsi à une transition vers des énergies renouvelables plus fortement intégrées et moins polluantes.
La responsabilité des entreprises face au changement climatique
Le cas de la KEPCO en Corée du Sud
Cinq agriculteurs sud-coréens ont engagé une action en justice contre la KEPCO, la compagnie d’électricité nationale, en raison de son utilisation excessive du charbon qui exacerbe le réchauffement climatique. Les plaignants soutiennent que cette dépendance contribue directement aux conditions météorologiques extrêmes qui nuisent à la qualité de leurs récoltes. Hwang Seong-yeol, un des agriculteurs, décrit une saison désastreuse pour la riziculture, où les événements climatiques erratiques ont provoqué des pertes significatives.
Cette plainte est emblématique des défis auxquels sont confrontés les agriculteurs qui subissent de plein fouet les conséquences des politiques énergétiques sur leur production. Hwang exprime son désespoir face à la situation : « Pourquoi ce sont toujours les agriculteurs, qui n’ont rien fait de mal, qui doivent faire face aux conséquences de la crise climatique ? » Il est crucial qu’une prise de conscience s’opère au sujet de la responsabilité des entreprises dans ce contexte.
- Impact direct des émissions de GES : Avec 71% de son mix énergétique basé sur le charbon, KEPCO représente 30% des émissions de gaz à effet de serre de la Corée du Sud.
- Conséquences économiques significatives : Les agriculteurs ont vu leur rendement diminuer de 20 à 25% en raison des événements climatiques extrêmes liés au réchauffement.
- Rôle des ONG : L’ONG Solutions pour notre climat soutient les agriculteurs dans leur lutte pour la justice climatique, soulignant l’importance d’un changement dans les politiques énergétiques.
- Appel à la transition énergétique : Les plaignants exigent une sortie progressive du charbon d’ici 2035, une exigence qui reflète une volonté de changement en matière d’énergie durable.
La situation en Corée du Sud est symptomatique d’un problème plus large : la nécessité de redéfinir les responsabilités des entreprises face au changement climatique et de comprendre les liens entre industrie, environnement et agriculture. Les solutions doivent aller au-delà des actions individuelles et, comme le suggèrent de nombreux experts, s’inscrire dans des politiques publiques efficaces qui prennent en compte l’adaptation nécessaire face aux aléas climatiques.
Accro au charbon, la KEPCO peut-elle être jugée responsable des mauvaises récoltes engendrées par le dérèglement climatique? C’est la question que va devoir trancher la justice sud-coréenne.
Vidéo GEO France – La Corée du Sud confrontée à de violents feux de forêts
BUSAN, CORÉE – AVRIL 1987 : Vue générale d’une femme récoltant des plants de riz dans une rizière à Busan, en Corée, vers avril 1987. Le riz est la principale culture en Corée du Sud, représentant environ 90 % de la production céréalière totale du pays. (Photo : Bill Nation/Sygma via Getty Images)
© Bill Nation / Getty Images
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Cinq fermiers sud-coréens ont récemment porté plainte contre la compagnie nationale électrique KEPCO, affirmant que la prééminence du charbon dans son mix avait contribué à aggraver le réchauffement climatique, ce qui leur a porté préjudice en dégradant la qualité de leurs récoltes. Hwang Seong-yeol est l’un d’entre eux, et témoigne auprès de l’agence Associated Press de l’une de ses pires saisons en matière de riziculture.
« Lui et les autres agriculteurs se sentent impuissants face à des conditions climatiques de plus en plus instables, qu’ils attribuent au changement climatique et aux dégâts qu’elles causent à leurs récoltes, raconte AP. Ces conditions ont compliqué leur travail et jeté le doute sur leur avenir. » Les fermiers sont soutenus par l’ONG Solutions pour notre climat, basée à Séoul.
Cette plainte est une première en Corée du Sud. Elle soulève la question de la quantification du rôle des entreprises dans le dérèglement climatiques et des pertes agricoles qui en résulte. La procédure souligne aussi les difficultés rencontrées par la Corée du Sud, dont l’économie repose notamment sur une industrialisation tardive qui complique sa décarbonation.
« Catastrophes agricoles » en série
« Les champs de Hwang s’étendent sur une plaine côtière gagnée sur la mer de Corée occidentale. Un mois de septembre et d’octobre exceptionnellement pluvieux ont succédé à un printemps glacial qui a freiné la croissance des plantes, détaille Associated Press. Les inondations estivales ont causé d’autres dégâts avant que l’automne humide ne favorise le développement de maladies fongiques ».
Hwang a été contraint de récolter plus tôt et après 18 jours de pluie consécutives, en octobre, car les averses ont enfoncé les plantes dans le sol et provoqué une germination anticipée. Son rendement a diminué de 20 à 25%.
Un récent rapport du gouvernement sud-coréen évoque les « catastrophes agricoles » en série causées par le dérèglement climatique en 2024: les averses estivales ont détruit des milliers d’hectares et la canicule subséquente a ravagé encore plus de récoltes (surtout le riz).
KEPCO sur des charbons ardents
« Nous avons commencé à nous demander pourquoi ce sont toujours les agriculteurs — qui n’ont rien fait de mal — qui finissent par subir les conséquences de la crise climatique, explique Hwang Seong-yeol. Ne devrions-nous pas exiger quelque chose de ceux qui en sont réellement responsables? »
Selon la plainte, KEPCO et ses filiales, qui ont trop misé sur le charbon (71% du mix) au détriment des renouvelables (10,5%) sont responsables de 30% des émissions de GES de la Corée du Sud et de 0,4% des émissions mondiales. « Par conséquent, elles devraient également assumer 0,4 % de la responsabilité des pertes subies par les agriculteurs », déclare Solutions pour notre climat.
Les plaignants réclament 5 millions de wons (2 937 euros) de dommages et intérêts chacun, ainsi qu’une sortie progressive du charbon à l’horizon 2035, soit cinq ans plus tôt que ce que le gouvernement sud-coréen a prévu. Il s’agit moins d’argent que de mettre les autorités face à leurs responsabilités.
Changement climatique : des agriculteurs attaquent l’EDF sud-coréen pour les pertes de leurs récoltes
La Corée du Sud se trouve aujourd’hui au cœur d’un débat crucial sur la responsabilité des entreprises face aux conséquences du changement climatique. Cinq agriculteurs ont porté plainte contre la KEPCO, principale compagnie d’électricité, l’accusant d’avoir aggravé le réchauffement climatique à travers son usage des énergies fossiles, notamment le charbon. Ces fermiers, qui assistent à la dégradation de leurs récoltes, témoignent des impacts dévastateurs des conditions climatiques extrêmes, liées aux actions de cette entreprise.
Cette affaire soulève des questions essentielles, notamment celle de la responsabilité des géants énergétiques dans les crises agricoles et environnementales. La requête des agriculteurs va au-delà de simples demandes financières ; elle vise également à obliger les autorités à revoir leurs politiques énergétiques. Les revendications d’une transition énergétique vers des solutions plus durables et respectueuses de l’environnement, avec une réduction de la dépendance au charbon, mettent en lumière l’urgence d’une réaction systémique face aux défis environnementaux croissants.
